Rapport d'activité 2020

Edito

Charlotte et Nils

Le 9 octobre 1981, la Fondation pour le développement de la vie associative1  déposait ses statuts. Il s’agissait alors « d’offrir un cadre de rencontre, de réflexion et de confrontation entre les associations qui veulent prendre un certain recul pour situer leur pratique quotidienne dans un champ culturel plus vaste ». Pour cela, notre ancêtre a témoigné de la nécessité de la vie associative pour le tissu social, favorisé les études et les analyses concernant le secteur associatif et pris part à toutes initiatives utiles au développement de la vie associative. 

Une action plus nécessaire que jamais : la crise liée au COVID-19 a mis en lumière le rôle primordial des « premiers de corvée », ces bénévoles et salariés mobilisés en première ligne pour apporter en urgence des réponses aux situations de détresse de millions de personnes. Citons les distributions alimentaires, les maraudes, la prévention sanitaire, l’accompagnement scolaire… 

Malheureusement, si le fait associatif2  est un puissant moteur  de notre vivre-ensemble, il est encore mal compris par nos décideurs politiques. Alors que nous célébrons cette année les 120 ans de la Loi de 1901 , le projet de Loi « confortant les principes républicains » vient fragiliser nos libertés associatives. Elle s’inscrit dans une période où les libertés fondamentales se restreignent déjà à bas-bruit, érodant toujours plus la confiance dans notre pacte démocratique.   

Pourtant, la pratique associative est un formidable rempart à la défiance  grandissante envers nos institutions républicaines.  Dans leur immense majorité, les associations font vivre les valeurs républicaines, veillent à un fonctionnement interne démocratique, et sont souvent des contrepoids politiques essentiels et même des lanceurs d’alerte.

À la Fonda, nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de vitalité démocratique sans vitalité associative. C’est pourquoi nous poursuivons notre mission depuis quarante ans : éclairer et outiller les coopérations entre acteurs de l’intérêt général, nourrir les choix stratégiques des responsables associatifs et de leurs partenaires.

Plus précisément, la Fonda poursuit ses travaux sur le « Faire Ensemble », eux-mêmes inscrits dans l’Agenda 2030. Il nous reste moins de 10 ans pour mettre un œuvre un autre projet de société, qui allie démocratie effective, protection de l'environnement et réponse aux besoins sociaux. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, nous défendons la pertinence des communautés d’action.Malgré les bonnes volontés, faire ensemble peut relever de la gageure. Au-delà de convaincre de la nécessité de faire ensemble, nous l’expérimentons, le documentons, le démontrons, et l’outillons. 

Cela demande du temps, alors que nous vivons désormais dans une ère de l’immédiateté. Les associations, elles aussi, ont besoin de temps. Transformer son organisation pour intégrer les objectifs de développement durable, évaluer son impact social, s’approprier la culture numérique, innover et coopérer avec d’autres : autant d'enjeux stratégiques qui demandent de la patience et de la méthode.

C'est pourquoi nous continuerons de les accompagner face à ces enjeux d’avenir. À l’avant-poste des évolutions qu’elle observe, notre association à présent quarantenaire prend ainsi pleinement sa part à la construction d’une société plus humaine, solidaire et écologique.

Accéder au rapport d’activité 2020 de la Fonda

  • 1 1,5 million d’associations et 20 millions de bénévoles.
  • 2La Fonda n'est pourtant pas une fondation et c'est pour cela que nous utilisons depuis son diminutif.