Enjeux sociétaux

La dislexie, c'est réglé !

Tribune Fonda N°242 - Favoriser l'accès de tous à l'éducation - Juin 2019
ProvenceDys
ProvenceDys offre des espaces de bienveillance dans l’environnement immédiat des personnes dyslexiques afin de réduire la pression qu’elles subissent et de favoriser leur inclusion. Dans cette tribune, elle alerte sur les difficultés des jeunes dyslexiques et l’inadéquation des systèmes scolaires et de santé.
La dislexie, c'est réglé !
Ateliers d'appropriation d'usages numériques avec des élèves de 6ème et 5ème avec leurs parents. ©Dominique Després/ProvenceDys

Avis au lecteur : afin de vous immerger dans la réalité de ce que vivent les personnes dyslexiques, certains extraits du texte sont écrits en français phonétique. Retrouvez dans l’encadré des conseils de lecture.


Si certains cadres de l’éducation affirment que « la dyslexie, c’est réglé… », les parents n’approuvent pas. Comment expliquer le nombre élevé de recours auprès du Défenseur des droits engagés par les familles, de procédures auprès des tribunaux administratifs ou, pire, de renoncements aux droits ?

Derrière la vitrine et les discours bienveillants d’une France championne en matière de droits, l’échec des jeunes dyslexiques reste massif, ces derniers subissant de multiples exclusions allant parfois jusqu’au drame. Le champ du handicap plus que tout autre est touché par des difficultés d’application de la loi. Les handicaps invisibles sont marginalisés en France, et la dyslexie, qui concerne 8 % de la population, est un véritable frein à l’accès à l’éducation. Si les moyens et les bonnes volontés existent, la dyslexie demeure une plaie silencieuse des systèmes d’éducation et de santé, repliés sur eux-mêmes.

Comment rassembler les forces de tous les acteurs éducatifs, avec un même langage commun et dans un même élan, pour une réelle inclusion ?


Poser un diagnostic


Dan l’éducation la question est évacué avec le fameu tier temp suplémentaire accordé aux examen. Or c’est bien avan que les tête tombe subissan de nombreuse maltraitance.

Le dyslexique doit se plier à la « normalité pédagogique » d’un système dominé par l’écrit, surtout lors de l’évaluation,  ce « sport français ». Léonard de Vinci, un des plus brillants esprits, n’a jamais été à l’aise pour lire. En France, aujourd’hui,  il serait exclu et dirigé vers des classes spécialisées, qui sont un enfermement. L’école et la langue écrite sont deux facteurs de sur-handicap majeurs en France. Le parcours et l’épanouissement des jeunes dyslexiques dépendent d’un soutien parental infaillible. Après dix ans de réflexion et d’expérimentation, voici le diagnostic que pose l’association de parents ProvenceDys :

  • L’école et le système de santé communiquent mal : l’école est l’univers de la norme, la santé celui du pathos.
  • Il est nécessaire de modifier l’ensemble de l’écosystème pour éviter les humiliations qui détruisent la personnalité et valoriser les potentiels.
  • Le rôle joué par la famille est un déterminant de l’inclusion du jeune dyslexique.


L’analyse de ces blocages du système permet de dévoiler des voies et pistes d’actions encore inexplorées.

 
Le numérique, outil, médiateur ou piège ?


Comment fédérer les forces d’acteurs éducatifs aux cultures si divergentes, et ayant tous une vision et des attentes différentes de l’enfant. Quel langage commun trouver dans ce « Babel éducatif », entre enseignants, formateurs, directeurs, infirmières, assistantes sociales, chercheurs en sciences cognitives ou sociales, orthophonistes et autres personnels médicaux, familles et jeunes dyslexiques ?

Le numérique est un vecteur de compensation pour l’enfant et crée du consensus pour les adultes autour de lui. Par le biais de solutions concrètes, il fait converger  les regards et sortir de logiques de fuite, de déni ou d’affrontement. ProvenceDys  a mis en place, à l’attention des jeunes, des ateliers d’appropriation des outils numériques, en y conviant également les parents. Ces ateliers permettent de sortir de l’isolement ces invisibles, et de leur donner la parole pour construire ensemble les solutions et développer leur estime de soi. Ce faisant, heureuse surprise, le numérique devient un médiateur social, car les acteurs de terrain s’impliquent fortement dans ces actions.
 

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Ateliers d'appropriation d'usages numériques ProvenceDys. © Dominique Després/ProvenceDys


Un écueil demeure : quand l’usage des outils numériques n’est pas enseigné, ou lorsque ces derniers sont mal employés, cette solution se transforme en piège pour l’enfant et la famille à qui l’on dit : « vous êtes équipés, donc il n’y a plus de problème ».


Améliorer les dispositifs existants


Pour mettre en œuvre nos ateliers, nous avons choisi de sortir de l’entre-soi associatif d’aller sur le terrain, vers les publics les plus fragiles et les personnes qui sont dans le déni. Nos actions sont menées en partenariat avec des acteurs de l’éducation, du secteur social, de la santé ou de la recherche ; les interventions se déroulant dans leurs propres locaux. L’objectif n’est pas de recréer ce qui fonctionne mais de l’améliorer, en complémentarité des acteurs déjà présents, en rassemblant nos forces. Il s’agit de parvenir à une réelle inclusion, dans les lieux ordinaires, sans créer de nouveaux dispositifs d’exception.

Nous agissons au sein de quartiers parmi les plus pauvres d’Europe, à Marseille, pour construire un nouveau modèle d’intervention où le numérique remet l’humain en intelligence. Nous plaçons les parents au cœur de notre démarche, en les informant et en les formant, car le binôme parent/enfant est le pilier d’une action efficace sur le long terme. Les parents sont trop souvent exclus de la solution or la guidance parentale est nécessaire face à une situation complexe. Il faut mobiliser l’ensemble de l’environnement de l’enfant. Le projet, porté par une association de parents, appelait naturellement un enrichissement mutuel avec des chercheurs en sociologie de l’éducation et sciences cognitives. ProvenceDys construit depuis trois ans cette approche systémique et démontre que l’inclusion est possible.

 

Le sur-handicap de la langue française


Le français est une langue opaque à l’orto- grafe complexe, l’école renforce ce sur-handicap car elle est centré sur l’écri, or c’est là que le dislexique cale. Si la société revendique la langue comme facteur d’histoire et « d’identité », chacun d’entre vous a pu dicter des message sur son téléphone ou les écouter, dicter des comande a une enceinte intelli- gente, etc. Il y a primoté de l’expression sur  le codage. De même l’écriture se transforme  a trè grande vitesse et la relation écrit/oral  est numérisé ; la voix est plu naturel que l’écri, plu proche de notre cervo reptilien, et tradui nos pensé plus rapidement.

Au delà de l’action de ProvenceDys, la simplification de la langue aporterait une solution radicale à ces dificulté, comme le démontrent des études comparatives internationales. Ainsi la transformation en profondeur de notre société et de sa langue peuvent contribuer à libérer des géni rédui au silence.

 


Immersion en dyslexie

Les paragraphes en italique sont écrits en français phonétique. Nous vous invitons à les lire à voix haute. Cet effort est celui que font les personnes dyslexiques pour lire ou écrire. Dépasser la gêne fonctionnelle et culturelle à lire le texte est un premier engagement du lecteur pour l’inclusion des personnes dyslexiques. Derrière des écrits truffés de « fôtes d’ortografe » se cache souvent un dyslexique en grande souffrance. Une version intégralement en français phonétique de l’article sera bientôt disponible sur le site de ProvenceDys.


 

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